• Définition de l'Inaturel

    Qu'est-ce que l'Inaturel ?

    L’Inaturel, c’est l'espèce humaine, son Intelligence, sa pensée, son sentiment de supériorité ou d’extrême distinction par rapport à ce qui n’est pas elle ; c’est aussi toute sa production, son mode de vie et le monde qu'elle a dénaturé


    Construction du mot

    Premièrement, le “préfixe” in marque l’opposition : l’Inaturel est avant tout une distanciation par rapport à la Nature. L’espèce humaine est une scission, un schisme : elle s’est séparée de la matière et de la vie inconscientes, irraisonnées.

    Le i majuscule, quant à lui, établit un parallèle entre l’Inaturel et l’Intelligence. Qu’est-ce que l’Intelligence ? C’est une forme évoluée — peut-être à outrance — de l’intelligence animale ; l’Intelligence est donc cette forme de pensée, de raisonnement, d’anticipation caractéristique de l’humain : c’est une intelligence libérée. Grâce à cette forme d’intelligence, l’humain se dissocie de la Nature et se persuade — à tort ou à raison, mais la question a-t-elle un sens ? — de sa supériorité sur cette dernière.

    Deuxièmement, ce “préfixe” in marque l’inclusion : l’Inaturel, bien qu’opposé à la Nature, lui est étroitement lié. L’Inaturel est imbriqué dans la Nature, il fait partie d’elle : il y a incorporation. Pas d’Inaturel sans Nature, ce terreau sur lequel il a poussé.

    D’autre part, l’imbrication est renforcée par l’élimination d’un n : le terme ne s’écrit pas Innaturel mais bien Inaturel, conjuguant ainsi opposition et inclusion. L’Inaturalisme se veut complexe, dans le sens qu’Edgar Morin donne au concept de complexité. En ce sens, l’Inaturalisme — philosophie fondée sur l’approche Inaturelle de l’humain — ne se contentera jamais d’un simple réductionnisme.


    L’Inaturalisme

    L'Inaturalisme est donc l'approche du "phénomène humain" sous l'angle de l'Inaturel.

    L’Inaturalisme est aussi une étude de l'humain qui tient compte de la réalité humaine, de la quotidienneté. Nombre de penseurs tirent des conclusions de leurs théories en omettant, semble-t-il, d'observer ce qui les entoure réellement, en délaissant le fait que la plupart des humains qui les environnent n'entendront jamais parler d'eux ni de leurs idées, aussi bonnes soient-elles. À croire que ces penseurs n'empruntent jamais les transports en commun...

    Parce que l'Inaturel est principalement là, dans la quotidienneté, dans la manière de penser qu'ont ces humains inintéressés par toutes ces théories, par toutes ces pensées, par toutes ces réflexions. Non qu’ils n’y prendraient pas goût, mais, soit ils n’ont pas le temps, soit ils préfèrent ne pas se compliquer la vie (elle est déjà suffisamment éreintante), soit ils n’ont pas eu l’occasion d’être mis en contact avec ces pensées.

    Combien de personnes ont lu "À l'écoute du vivant" de Christian de Duve ou "Le Hasard et la nécessité" de Jacques Monod ? Combien ont lu l'ouvrage majeur de Darwin ? Combien même en connaissent l'idée principale ? La plupart des presque sept milliards d’humains qui peuplent le globe terrestre – et peut-être même vous - n'ont jamais entendu le nom de ces penseurs.


    Définition

    Tout cela est joli, direz-vous sur un ton d'insatisfaction, mais cela ne nous avance pas : qu'est-ce que l'Inaturel ?

    L'Inaturel, c'est l'humain pensant, c'est l'humain agissant qui a pris son essor suite à une longue évolution de la matière, qui s'est auto-distancé de la Nature par sa pensée. L'Inaturel, c'est l'humain qui, sans souffrir le moindre doute, s'octroie la prééminence sur toute chose : "L'Homme est la finalité de toute chose et nous devons accomplir ce qui est en notre pouvoir pour conserver notre place privilégiée, nous devons entériner notre dignité." Voici les propos erronés, aberrants de la plupart des individus de l'espèce humaine. Et ces propos sont aussi tenus par “d’éminents philosophes”…

    Penser l'Inaturel, c'est chercher à abolir cette manière générale de penser. Parce que même si cette dernière est une attitude possible, elle n'en est pas moins bâtie sur un leurre secrété par notre égocentrisme, lui-même entretenu par la société de type occidental que nous respirons constamment, qui se propage comme un puissant vent de sable et qui érode la Vie.


    Sénepse